Trajectoires démocratiques, autoritaires et autres :
régimes politiques entre consolidations, hybridations et fragmentations
régimes politiques entre consolidations, hybridations et fragmentations
Section thématique organisée durant le prochain Congrès de l'Association Française de Science Politique (AFSP)
2 au 4 juillet 2019 | Bordeaux
Responsables scientifiques :
KIENLE Eberhard, Directeur de recherche au CNRS (CERI, Sciences Po Paris)
E-mail : eberhard.kienle@sciencespo.fr
MONCEAU Nicolas, Maître de conférences à l’Université de Bordeaux (IRM-CMRP)
E-mail : nicolas.monceau@u-bordeaux.fr
Certains développements les plus récents dans les zones privilégiées des politiques européennes de voisinage ont souligné une tendance croissante vers ce qui apparaît être un retour vers l’autoritarisme de certains régimes politiques qui se sont reconstitués après une période d’érosion autoritaire partielle ou de forte contestation comme lors des « printemps arabes ». Reléguant vers le passé la jadis célèbre « fin de l’histoire », la revanche de l’autoritarisme semble faire pencher de plus en plus la balance dichotomique traditionnelle à l’encontre de la démocratie, et même contre les régimes hybrides ou composés qui peuplent la zone grise entre les deux. Mis en exergue par la destruction des poids et contrepoids, la subordination de droits négatifs aux droits positifs dans de nouvelles formes d’élections sans choix, d’autres transformations institutionnelles plus larges et l’essor des idéologies populistes, cette tendance fait écho à des développements similaires en Europe elle-même, dans d’autres « démocraties établies » et même dans le monde, même si elle est considérée du point de vue privilégié des théories critiques de la démocratie.
Dans ce contexte, cette section thématique vise à explorer la trajectoire des régimes politiques dans une nouvelle tentative de critiquer, d’améliorer voire de défier les catégories utilisées pour définir de tels régimes. Plutôt que de déplorer la présence ou l’absence de constellations idéal-typiques comme d’un côté les démocraties libérales fondées sur le respect des libertés positives et négatives, voire même égalitaires en nature, et de l’autre côté les régimes autoritaires fortement centralisés réduisant au minimum la condition « Linzienne » du pluralisme limité, les contributions exploreront empiriquement et tenteront d’expliquer les développements principaux et les caractéristiques des régimes concernés qui éclairent leurs différences et leurs similarités. Cet exercice inclut les îlots « autoritaires » dans les régimes « démocratiques » aussi bien que les mécanismes participatifs – quoique limités – de différentes sortes de régimes « autoritaires ». D’évidence, de tels aspects de « la politique » peuvent se manifester ou exister à différents niveaux organisationnels « du politique », dans certains domaines des politiques publiques, pour le bénéfice de certains types d’acteurs, …. Autrement dit, de façon similaire aux régimes autoritaires prétendument classiques comme celui de l’Egypte de Nasser, les régimes d’aujourd’hui - depuis l’Egypte jusqu’à la Tunisie et l’Ukraine - affichent des traits hybrides qui méritent d’être étudiés.
En considération des guerres « civiles » et des autres tendances centrifuges dans des pays comme la Syrie, l’Irak, le Yémen, la Libye, l’Ukraine ou la Moldavie, toute exploration des changements affectant les régimes politiques nécessite de prendre en considération la fragmentation croissante des politiques qui étaient considérées auparavant comme unifiées ou même stables. La fragmentation apparaît ici comme un terme plus approprié que des notions plus lourdement chargées telles que l’Etat défaillant ou même la limitation de la statehood, cette dernière notion se concentrant toujours sur les limites de l’ancienne unité politique (le plus souvent reconnue internationalement). Même avec toutes les précautions évoquées, le débat sur les caractéristiques participatives (plutôt que « démocratiques »), autoritaires ou hybrides des régimes politiques doit être relié à la portée géographique et démographique de leur autorité, de leur influence et de leur pouvoir. Ainsi durant une large partie de la période de conflits internes lourds depuis 2011, le gouvernement de Damas n’a pas contrôlé plus d’une fraction ou d’une partie très limitée du territoire et de la population syriennes. Les autres zones ont vu l’émergence d’autres régimes politiques incluant celui érigé par l’organisation Etat islamique. Selon beaucoup, un régime autoritaire a ouvert la voie à une variété de régimes autoritaires, plus ou moins étendus ou non, plus ou moins stables et effectifs. Cependant, pour plusieurs raisons, certains de ces régimes se sont plus ou moins accommodés avec des structures participatives limitées et avec des poids et contrepoids qui ont régulé une série de transactions parmi les habitants de ces régions. En conséquence, la fragmentation politique de territoires précédemment unifiés a complexifié davantage le débat sur les caractéristiques autoritaires, démocratiques ou hybrides des régimes politiques.
La section thématique accueillera toute proposition de communication portant sur des cas d'étude dans le voisinage de l'Europe : à l'est (Russie, Ukraine, ...) et au sud (pourtour méditerranéen : Maghreb, Egypte, Syrie, ...). Une publication des communications dans une revue scientifique sera envisagée.
KIENLE Eberhard, Directeur de recherche au CNRS (CERI, Sciences Po Paris)
E-mail : eberhard.kienle@sciencespo.fr
MONCEAU Nicolas, Maître de conférences à l’Université de Bordeaux (IRM-CMRP)
E-mail : nicolas.monceau@u-bordeaux.fr
Certains développements les plus récents dans les zones privilégiées des politiques européennes de voisinage ont souligné une tendance croissante vers ce qui apparaît être un retour vers l’autoritarisme de certains régimes politiques qui se sont reconstitués après une période d’érosion autoritaire partielle ou de forte contestation comme lors des « printemps arabes ». Reléguant vers le passé la jadis célèbre « fin de l’histoire », la revanche de l’autoritarisme semble faire pencher de plus en plus la balance dichotomique traditionnelle à l’encontre de la démocratie, et même contre les régimes hybrides ou composés qui peuplent la zone grise entre les deux. Mis en exergue par la destruction des poids et contrepoids, la subordination de droits négatifs aux droits positifs dans de nouvelles formes d’élections sans choix, d’autres transformations institutionnelles plus larges et l’essor des idéologies populistes, cette tendance fait écho à des développements similaires en Europe elle-même, dans d’autres « démocraties établies » et même dans le monde, même si elle est considérée du point de vue privilégié des théories critiques de la démocratie.
Dans ce contexte, cette section thématique vise à explorer la trajectoire des régimes politiques dans une nouvelle tentative de critiquer, d’améliorer voire de défier les catégories utilisées pour définir de tels régimes. Plutôt que de déplorer la présence ou l’absence de constellations idéal-typiques comme d’un côté les démocraties libérales fondées sur le respect des libertés positives et négatives, voire même égalitaires en nature, et de l’autre côté les régimes autoritaires fortement centralisés réduisant au minimum la condition « Linzienne » du pluralisme limité, les contributions exploreront empiriquement et tenteront d’expliquer les développements principaux et les caractéristiques des régimes concernés qui éclairent leurs différences et leurs similarités. Cet exercice inclut les îlots « autoritaires » dans les régimes « démocratiques » aussi bien que les mécanismes participatifs – quoique limités – de différentes sortes de régimes « autoritaires ». D’évidence, de tels aspects de « la politique » peuvent se manifester ou exister à différents niveaux organisationnels « du politique », dans certains domaines des politiques publiques, pour le bénéfice de certains types d’acteurs, …. Autrement dit, de façon similaire aux régimes autoritaires prétendument classiques comme celui de l’Egypte de Nasser, les régimes d’aujourd’hui - depuis l’Egypte jusqu’à la Tunisie et l’Ukraine - affichent des traits hybrides qui méritent d’être étudiés.
En considération des guerres « civiles » et des autres tendances centrifuges dans des pays comme la Syrie, l’Irak, le Yémen, la Libye, l’Ukraine ou la Moldavie, toute exploration des changements affectant les régimes politiques nécessite de prendre en considération la fragmentation croissante des politiques qui étaient considérées auparavant comme unifiées ou même stables. La fragmentation apparaît ici comme un terme plus approprié que des notions plus lourdement chargées telles que l’Etat défaillant ou même la limitation de la statehood, cette dernière notion se concentrant toujours sur les limites de l’ancienne unité politique (le plus souvent reconnue internationalement). Même avec toutes les précautions évoquées, le débat sur les caractéristiques participatives (plutôt que « démocratiques »), autoritaires ou hybrides des régimes politiques doit être relié à la portée géographique et démographique de leur autorité, de leur influence et de leur pouvoir. Ainsi durant une large partie de la période de conflits internes lourds depuis 2011, le gouvernement de Damas n’a pas contrôlé plus d’une fraction ou d’une partie très limitée du territoire et de la population syriennes. Les autres zones ont vu l’émergence d’autres régimes politiques incluant celui érigé par l’organisation Etat islamique. Selon beaucoup, un régime autoritaire a ouvert la voie à une variété de régimes autoritaires, plus ou moins étendus ou non, plus ou moins stables et effectifs. Cependant, pour plusieurs raisons, certains de ces régimes se sont plus ou moins accommodés avec des structures participatives limitées et avec des poids et contrepoids qui ont régulé une série de transactions parmi les habitants de ces régions. En conséquence, la fragmentation politique de territoires précédemment unifiés a complexifié davantage le débat sur les caractéristiques autoritaires, démocratiques ou hybrides des régimes politiques.
La section thématique accueillera toute proposition de communication portant sur des cas d'étude dans le voisinage de l'Europe : à l'est (Russie, Ukraine, ...) et au sud (pourtour méditerranéen : Maghreb, Egypte, Syrie, ...). Une publication des communications dans une revue scientifique sera envisagée.
Les propositions de communication, en français ou en anglais, devront être envoyées par courriel à chacun des responsables scientifiques de la ST (eberhard.kienle@sciencespo.fr et nicolas.monceau@u-bordeaux.fr) avant le 12 décembre 2018.