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Appel à participation : Atelier de travail sur la généalogie de la sécurité dans la région arabe

07/15/2019


 
Le Collectif de Beyrouth pour les études critiques de sécurité, qui est un groupe de travail du Conseil Arabe pour les Sciences Sociales (CASS), a lancé un projet intitulé Généalogie de la sécurité dans la région arabe, dans le cadre des efforts de recherche visant à promouvoir et à diffuser les recherches critiques sur l'étude de la sécurité et de l’insécurité dans la région arabe. Ce projet, dirigé par Bashir Saadé (Université de Stirling), chercheur affilié au Groupe de travail, entend présenter une déclaration d’intérêt pour contribution à un numéro spécial dans une revue spécialisée.
 
Quels sont les défis auxquels font face aujourd’hui les chercheurs dans le cadre de l’étude des conceptions historiques de la notion de sécurité ? Les idées, concepts et approches fondées sur l'histoire sont-elles pertinentes dans l'étude de la sécurité au Moyen-Orient ? Voici certaines des questions qui constituent le fondement de ce projet. Ce dernier émane de la nécessité de revisiter les modes de pensée normatifs existants en matière de sécurité et de s'interroger sur le caractère critique de la recherche menée sur la région arabe et son environnement géographique proche. L’idée reste de s’appuyer sur les initiatives antérieures tout en développant des approches « locales » pour comprendre la « sécurité » au Moyen-Orient et dans la région arabe en général, en mobilisant non seulement une connaissance de première main de la région, mais aussi une compréhension réflexive développée par les chercheurs et les participants ayant « vécu » différentes situations sociales et politiques du fait qu’ils ont vécu dans la région et/ou qu’ils y ont mené des recherches.
 
Les pays arabes n'offrent pas uniquement un ensemble particulier de dynamiques politiques, une scène particulière au développement de l'État, aux relations entre l’État et la société, et à  l'ingérence politique internationale, comme ils ne se contentent pas de développer leurs propres ensembles d'acteurs non-étatiques. Ils ont également estompé les frontières entre les politiques étatique  et non-étatique. Enfin et surtout, la politique arabe a élargi l'éventail des phénomènes pouvant influencer les dynamiques relatives à la sécurité.
 
Dans le cadre de ce projet, nous nous intéressons aux travaux répertoriant les archives, les mémoires et les termes existants qui retracent l’évolution des penseurs comme des théories au niveau régional et chercherons à les encourager. Cet effort aura à cœur d’analyser les travaux de chercheurs s’étant penchés sur les politiques de sécurité anticoloniales en vue de réaliser l'indépendance régionale et la solidarité transnationale (Niva 1999; Grovogui 1996, 2006; Shilliam 2015). Ces travaux seront comparés aux écoles et/ou approches existantes dans le domaine des études critiques de sécurité.
 
Le questionnement principal sur la pertinence de considérer la « sécurité » comme une notion (ou un axe conceptuel) héritée de la formation de l’État en Occident et des modes modernes d’observation et de discipline relatifs aux pouvoirs institutionnel et organisationnel. Les chercheurs sur la région arabe ont d'abord été plongés dans un cadre d'analyse « moderniste » (Zubaida, 1993), qui a lutté pour rester en phase avec cet « héritage » colonial qu’incarnait l'État, comprenant le fonctionnement des « souverainetés faibles » (Hinnebusch 2002, Niva 1999), tout en se trouvant également dans un « état d'exception » comme le soutient le Collectif, en raison de guerres récurrentes aux dynamiques davantage liées à l’héritage postcolonial qu'à la formation de l’État européen moderne (Tilly, 1992).
 

Questions de recherche

Le thème de la sécurité peut-il être abordé en faisant l’économie de ces héritages conceptuels ? Est-il possible d'examiner la condition de l'État et des acteurs « non-étatiques», ainsi que les acteurs institutionnels et organisationnels connexes, non en comparant avec une situation politique apparemment plus satisfaisante, mais en étudiant des dynamiques socio-politiques et en mobilisant des technologies spécifiques à la région ? Comment peut-on appréhender les « solidarités » ou les alliances transnationales dans une nouvelle optique ? Comment ces dernières sont-elles en train de (ré)inventer « le national » ? Quels types de groupes sociaux ou de communautés existent aujourd'hui et comment produisent-ils des formes de sécurité ou de stabilité à la lumière de ces dynamiques politiques ? Comment des imaginaires tels que ceux portés par les nationalismes arabes, les islamismes, les ottomanismes, les différents nationalismes laïcs, les socialismes et autres idéologies façonnent-ils les communautés ? Sur quelles traditions de discours et de pratique reposent-ils ? Comment sont-ils (ré)inventés ou adaptés selon les contextes ? Comment se constitue le patrimoine de recherche scientifique dans la région ? Comment les autres matériels discursifs sont-ils empruntés et utilisés de manière performative dans d’autres régions, principalement l’Occident ?
 
Les objectifs du projet
Nous invitons les chercheurs de différentes disciplines à discuter autour de :
  1. une évaluation critique des concepts, théories et méthodologies disponibles et utilisés actuellement pour étudier la sécurité et la politique dans les pays arabes. Quelles sont les hypothèses, l'historicité et les idéologies principales sur lesquelles repose la production de la connaissance ?
  2. le développement d’une compréhension de la réalité sociale qui remet en cause ou du moins ne reflète pas les conceptions occidentales, et s'aligne davantage sur la spécificité politique ou historique de la région à travers les époques épistémologiques pré-modernes et modernes. Le défi reste que ces conceptions tiennent compte des changements des derniers siècles, du passé colonial, de la division de la région en États et des diverses formations sociales et politiques qui se sont développées, ou de proposer de nouveaux outils.
  3. une élaboration d’une liste d’archives locales à disposition des chercheurs, ce qui élargirait la portée de la compréhension de ces archives et proposerait de nouvelles manières de les utiliser à la lumière desdites discussions conceptuelles.
  4. la préparation d’une liste d’intellectuels, de chercheurs et de producteurs de connaissances arabes et régionaux, et l’examen de cette production au-delà des textes et à travers divers types de sites, produits culturels, expériences sociales et politiques, formations organisationnelles, etc.
  5. une comparaison avec d'autres approches généalogiques à l'épistème de la sécurité dans les pays du Sud.
Présentation des demandes
Le projet Généalogie de la sécurité dans la région arabe organise un atelier de travail les 19 et 20 octobre 2019 à l'Université al-Akhawayan à Ifrane, au Maroc, pour discuter de ces questions.
 
L'atelier contribuera au développement de ces idées et ouvrira la voie à la rédaction d'articles complets qui seront soumis pour publication un numéro spécial dans une revue spécialisée d'ici août 2020. Certaines contributions seront également publiées sur le site web du Collectif de Beyrouth pour les études critiques de sécurité, ainsi que traduites en arabe (si elles sont écrites en anglais ou en français) afin d’être considérées pour publication dans la série des documents de travail du CASS.
 
Pour présenter une demande, veuillez envoyer un CV et une proposition de recherche de 500 mots qui porte sur l’une des questions mentionnées ci-dessus.
 
Veuillez envoyer vos demandes à Jana Chammaa à l’adresse électronique suivante : chammaa@theacss.org.
 
La date limite de dépôt des demandes est le 23 août 2019.
 
Vous pouvez présenter vos demandes en arabe, anglais ou français.
 
Les participants retenus seront appelés à présenter un document de 15 pages avant l'atelier, comprenant leur réflection sur certaines des questions mentionnées ci-dessus et une articulation d'un programme de recherche plus personnel.
 
Les frais de déplacement et d'hébergement pour la participation seront pris en charge par le CASS.
 
Pour d’éventuelles questions, merci de contacter Jana Chammaa: chammaa@theacss.org
 
A propos du Collectif de Beyrouth pour les études critiques de sécurité
Le Collectif de Beyrouth pour les études critiques de sécurité est coordonné par les professeurs Samer Abboud (Université d’Arcadia) et Omar Dahi (Hampshire College). Il a pour objectif de mettre en réseau, de manière critique, les débats universitaires et politiques existants sur la « sécurité » et les relations internationales de la région arabe, tout en développant des approches et des conceptions alternatives qui se concentrent sur les préoccupations et les expériences des chercheurs et des sociétés de la région et plus largement des pays du Sud. Les travaux de ce collectif portent sur plusieurs thèmes gérés par un réseau de chercheurs basés dans la région arabe et ayant des liens avec la région arabe. Les membres principaux du Collectif de Beyrouth pour les études critiques de sécurité ont rédigé conjointement un manifeste intitulé «Vers une école de Beyrouth pour les études critiques de sécurité», qui définit les bases intellectuelles du Collectif, son programme de recherche, ses méthodologies et sa déontologie.
 
- Photo de Bruno Figueiredo on Unsplash
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